Nouvelle publication : Naviguer dans la désinformation en santé mentale sur les réseaux sociaux

Le Dr Alexandre Hudon et son équipe (Keith Perry, Anne-Sophie Plate, Alexis Doucet, Laurence Ducharme, Orielle Djona, Constanza Testart Aguirre, Gabrielle Evoy) signent une nouvelle publication dans le prestigieux Journal of Medical Internet Research (#1 sur 146 en informatique médicale sur Google Scholar), intitulée :
“Navigating the Maze of Social Media Disinformation on Psychiatric Illness and Charting Paths to Reliable Information for Mental Health Professionals” [Hudon et al., 2025].

Cette étude observatoire internationale analyse 1000 vidéos TikTok en 3 langues (français, anglais, espagnol), portant sur 26 thématiques en santé mentale. À l’aide d’un modèle de machine learning, les auteurs identifient les contenus associés à la désinformation et proposent des recommandations pratiques pour les professionnels souhaitant utiliser les réseaux sociaux comme outil psychoéducatif.

Principaux résultats :

🔍 Les contenus liés aux troubles neurodéveloppementaux, aux troubles de la personnalité, à la psychose et au suicide contiennent des taux élevés de désinformation.
🔍 Les vidéos à visée grand public et sans référence scientifique sont plus à risque de désinformation.
🔍 L’analyse a permis de dégager 5 recommandations concrètes pour améliorer la qualité des contenus en santé mentale en ligne (ex. indiquer les sources, expliciter le public visé, mentionner ses titres professionnels, éviter la simplification excessive).

Cette étude, la première de cette ampleur sur le sujet, fournit un cadre empirique essentiel pour guider les pratiques des cliniciens sur les plateformes numériques.

Nouvelle publication : un modèle hybride IA pour prédire les décisions judiciaires en psychiatrie légale

Le Dr Alexandre Hudon (IUSMM, CR-IUSMM, Institut Philippe-Pinel et Département de psychiatrie de l’Université de Montréal) signe une nouvelle publication dans Frontiers in Artificial Intelligence :
“A hybrid fuzzy logic–Random Forest model to predict psychiatric treatment order outcomes: an interpretable tool for legal decision support” [Hudon, 2025].

Cette étude propose un modèle d’intelligence artificielle hybride, combinant logique floue et algorithmes de forêt aléatoire (Random Forest), pour prédire l’issue des demandes judiciaires d’ordonnances de traitement en psychiatrie devant la Cour supérieure du Québec.

Grâce à l’analyse rétrospective de 176 jugements issus de SOQUIJ (2024), le modèle atteint une précision de 98 %, tout en offrant une interprétabilité renforcée (essentielle dans un contexte médico-légal complexe).
Les facteurs les plus prédictifs incluent : la durée de traitement demandée et accordée, l’âge du patient, le score composite de charge clinique (Burden_Score) et des indicateurs sémantiques comme la sévérité du diagnostic et l’observance thérapeutique.

Ce travail ouvre la voie à des outils de soutien décisionnel transparents et éthiques en psychiatrie légale, tout en respectant la nuance et la subjectivité propres aux jugements humains.

Court of Law and Justice Trial: Judge Ruling Out a Positive Decision in a Civil Family Case, Striking Gavel to End Hearing. Defendant Party is Happy, Barrister Cheering Client.

L’IA peut-elle remplacer les professionnel·le·s en santé mentale? Retour sur un débat au Colloque de la recherche pour la santé mentale au Québec

Lors du Colloque de la recherche pour la santé mentale au Québec (12-13 juin 2025, Campus MIL, Université de Montréal), un moment fort a marqué les échanges : un débat interdisciplinaire autour de la question : “L’intelligence artificielle peut-elle remplacer les professionnel·le·s en santé mentale?”.

Sous la modération du Dr Emmanuel Stip, le panel réunissait :

👉 Dr Alexandre Hudon (CR-IUSMM),
👉 Dr Simon Giasson (IUSMM),
👉 Dr Prométhéas Constantinides (CHUM),
👉 Dr Vincent Taschereau-Dumouchel (CR-IUSMM).

Ensemble, les experts ont exploré :

🔍 Les avancées actuelles de l’IA en santé mentale,
🔍 Ses applications cliniques concrètes (triage, soutien à la décision, thérapies numériques),
🔍 Les enjeux éthiques de son intégration,
🔍 Les risques de déshumanisation et de biais algorithmiques,
🔍 Les nouvelles compétences à développer pour les professionnel·le·s de demain.

Consensus partagé : l’IA ne remplacera pas les clinicien·ne·s, mais elle pourrait devenir un levier puissant pour améliorer l’accessibilité, l’efficacité et la personnalisation des soins (à condition d’une co-construction responsable avec les équipes de terrain et les patient·e·s).

Un débat riche qui a stimulé de nombreuses discussions pendant le colloque… et qui se poursuivra sûrement dans nos milieux de pratique!

Et vous, qu’en pensez-vous?

Crédit photo: CR-IUSMM

Un prix pour l’innovation en psychiatrie sociale : Dre Pascale Besson récompensée par l’AMPQ 2025

Lors du congrès annuel 2025 de l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ), la Dre Pascale Besson s’est vu décerner le prix du meilleur travail de recherche pour son projet “Adapting Psychiatric Approaches to the Needs of Vulnerable Populations: A Qualitative Analysis”, réalisé sous la supervision du Dr Alexandre Hudon et de Dre Lison Gagné.

Publié dans European Journal of Investigation in Health, Psychology and Education, ce travail explore comment adapter les interventions psychiatriques aux besoins spécifiques des populations vulnérables : personnes en situation d’itinérance, jeunes LGBTQ+ en rupture familiale, migrants en précarité, entre autres.

Basée sur une analyse rigoureuse de discussions entre psychiatres, résidents et intervenants communautaires, l’étude met en lumière des leviers essentiels pour réduire les inégalités d’accès aux soins : intervention de proximité, collaboration intersectorielle, prise en compte des déterminants sociaux et évolution des pratiques institutionnelles.

Cette reconnaissance par l’AMPQ souligne l’importance croissante des recherches qui intègrent des perspectives sociales, communautaires et éthiques en psychiatrie clinique. Félicitations à la Dre Besson pour cette contribution inspirante!

Comprendre la discrimination vécue par les résident·es 2ELGBTQI+ en psychiatrie : présentation de Dre Blanche Bérubé-Babin à l’AMPQ 2025

Lors du congrès annuel 2025 de l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ), Dre Blanche Bérubé-Babin (résidente en psychiatrie, Université de Montréal), a présenté une étude novatrice sur les expériences de discrimination vécues et rapportées par les résident·es 2ELGBTQI+ en psychiatrie au Québec. Ce projet a été réalisé sous la supervision du Dr Robert-Paul Juster (CR-IUSMM) et en co-supervision avec le Dr Alexandre Hudon.

L’étude, menée à l’été 2024 auprès de résident·es en psychiatrie recruté·es via le COPE, combinait une approche quantitative (questionnaires validés : HHRDS, SCQ, InDi) et qualitative (analyse thématique). Sur une estimation de 1091 résident·es, 91 ont répondu, dont 49 questionnaires complets (35 personnes 2ELGBTQI+, 10 allié·es).

Les résultats montrent :


- Une discrimination encore présente : des propos injuriants ou stigmatisants sont rapportés dans plusieurs milieux de formation, bien que majoritairement « cela ne se soit jamais produit » pour de nombreux répondants.
- Le non-dévoilement fréquent : près de 23 % des personnes 2ELGBTQI+ n’ont jamais dévoilé leur identité à leur superviseur, souvent par crainte d’un climat non inclusif.
- Une conscience marquée de la stigmatisation : plus de 60 % des répondant·es anticipent des perceptions négatives ou sont préoccupé·es par le regard des autres.
- Des besoins exprimés : souhait de formation des superviseurs, création d’espaces sécuritaires et campagnes de sensibilisation.

Ce travail original éclaire un champ encore peu documenté en psychiatrie et propose des pistes concrètes pour améliorer l’environnement de formation et le bien-être des résident·es 2ELGBTQI+.

Un prix pour l’innovation en santé mentale numérique : Dre Amylie Malouin-Lachance récompensée par l’AMPQ

Lors du Congrès annuel des médecins psychiatres du Québec (AMPQ) 2025, la Dre Amylie Malouin-Lachance s’est vu décerner le prix du meilleur travail de synthèse pour son article “Does the Digital Therapeutic Alliance Exist? Integrative Review”, publié récemment dans JMIR Mental Health.

Réalisé en collaboration avec Julien Capolupo, Chloé Laplante et le Dr Alexandre Hudon, ce travail propose un cadre conceptuel novateur pour penser l’alliance thérapeutique numérique (Digital Therapeutic Alliance, DTA) : un enjeu de plus en plus central à l’ère des interventions en santé mentale assistées par intelligence artificielle et par outils numériques.

En analysant 28 études internationales, l’équipe identifie cinq dimensions essentielles de la DTA et ouvre des pistes concrètes pour guider le développement éthique et clinique de ces nouvelles modalités d’intervention.

Cette reconnaissance de l’AMPQ souligne la qualité scientifique du travail de la Dre Malouin-Lachance et l’importance croissante de ces recherches pour l’avenir de la psychiatrie numérique.

Adapter les approches psychiatriques aux besoins des populations vulnérables : présentation de  Dre Pascale Besson

Lors de son projet d’érudition 2025, la Dre Pascale Besson (résidente en psychiatrie, Université de Montréal), supervisée par le Dr Alexandre Hudon et co-supervisée par la Dre Lison Gagné, a présenté les résultats de son étude qualitative sur l’adaptation des approches psychiatriques auprès des populations vulnérables. Ce projet, récemment publié dans European Journal of Investigation in Health, Psychology and Education (Besson et al., 2025), propose une réflexion approfondie sur les pratiques psychiatriques adaptées aux contextes de grande précarité.

L’étude a été menée auprès de psychiatres, de résidents en psychiatrie et de professionnels communautaires œuvrant en milieux urbains auprès de personnes en situation d’itinérance, de migrants, de jeunes LGBTQ+ en rupture familiale et d’autres groupes marginalisés. À partir de discussions semi-dirigées et de visites terrain, sept grands thèmes sont ressortis :


- obstacles et besoins spécifiques des populations vulnérables,
- interventions psychiatriques flexibles,
- collaboration intersectorielle avec les milieux communautaires,
- respect des droits et approche éthique,
- défis propres à certaines clientèles,
- modèles d’intervention de proximité,
- innovations et évolutions des pratiques.

Le projet souligne notamment l’importance d’une approche personnalisée, d’une collaboration étroite avec les ressources communautaires et d’une reconnaissance des déterminants sociaux de la santé mentale. Il plaide également pour un renforcement de la formation des résidents en psychiatrie sur les enjeux structurels, afin de mieux préparer les futurs cliniciens à intervenir auprès de ces populations.

Les résultats mettent en lumière des pratiques inspirantes (telles que les modèles PRISM et ÉQIIP SOL) et des leviers institutionnels essentiels pour réduire les inégalités d’accès aux soins en santé mentale.

Quand TikTok devient un miroir du trouble de la personnalité limite : présentation de la Dre Camille Thériault

Dans le cadre de son projet d’érudition, présenté en mai 2025, la Dre Camille Thériault (R5, Université de Montréal) a exposé les résultats de son étude qualitative intitulée Le trouble de la personnalité limite à l’ère de TikTok : exploration des discours d’internautes, réalisée sous la supervision du Dr Alexandre Hudon et de l’équipe du service des troubles de la personnalité de l’IUSMM. 

Dans un contexte où les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la construction des perceptions de santé mentale, cette recherche visait à mieux comprendre comment les internautes réagissent aux contenus TikTok portant sur le trouble de la personnalité limite (TPL).

L’équipe a procédé à une analyse thématique approfondie de plus de 25 000 commentaires issus de 141 vidéos TikTok publiques. Huit grands thèmes ont émergé :


- la confusion diagnostique,
- l’auto-diagnostic et l’appropriation identitaire,
- l’impact du TPL sur les relations,
- le rôle des traitements,
-la perception publique et la stigmatisation,
- les défis émotionnels et comportementaux,
- l’isolement social et le besoin de soutien,
- et les liens avec des traumatismes précoces.

Les résultats illustrent comment TikTok agit à la fois comme un espace de soutien communautaire et comme un vecteur potentiel de mésinformation. Ils mettent en lumière les tensions vécues par les personnes concernées (entre quête de compréhension, appropriation d’une identité en santé mentale et crainte de la stigmatisation).

Cette étude originale souligne l’importance, pour les cliniciens et chercheurs, de mieux saisir ces nouveaux espaces numériques, afin de développer des interventions éducatives adaptées et de contribuer à une représentation plus juste et nuancée du TPL en ligne.

Le concept de “Digital Therapeutic Alliance” présenté au Congrès annuel des psychiatres du Québec 2025

Lors du Congrès annuel des médecins psychiatres du Québec (juin 2025), les Drs Amylie Malouin-Lachance , Julien Capolupo et Chloé Laplante ont présenté les résultats de leur revue intégrative récemment publiée dans JMIR Mental Health (2025), supervisée par le Dr Alexandre Hudon.

Leur présentation portait sur un concept émergent en santé mentale numérique : celui de l’Alliance Thérapeutique Numérique (Digital Therapeutic Alliance, DTA). Inspirée des mécanismes relationnels essentiels en psychothérapie traditionnelle (empathie, confiance, engagement), la DTA vise à comprendre comment ces dimensions peuvent être transposées (et adaptées) dans les interventions thérapeutiques assistées par l’intelligence artificielle (IA), telles que les chatbots ou les applications de thérapie numérique.

À travers l’analyse rigoureuse de 28 études internationales, les auteurs ont dégagé un cadre conceptuel qui repose sur cinq dimensions clés :
- Alignement des objectifs thérapeutiques,
- Accord sur les tâches thérapeutiques,
- Lien thérapeutique (bond),
- Engagement utilisateur,
- Facilitateurs et obstacles à l’efficacité des outils numériques.

La présentation a suscité un grand intérêt, en soulignant que malgré les limites actuelles (manque de profondeur émotionnelle, défis éthiques et techniques), l’IA en santé mentale pourrait, dans certains contextes, favoriser l’accès aux soins et renforcer l’alliance thérapeutique (à condition d’intégrer ces principes dès la conception des outils).

Ce travail pose ainsi les bases d’une réflexion plus large sur la place et les conditions éthiques d’une “relation thérapeutique” dans un environnement numérique. Une thématique particulièrement actuelle à l’ère de l’IA générative.

TikTok et santé mentale des jeunes : Dre Testart présente ses résultats à la Journée d’érudition en pédopsychiatrie

Le 29 mai 2025, dans le cadre de la Journée d’érudition en pédopsychiatrie organisée par le Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, la Dre Constanza Testart Aguirre (R6) a présenté une étude exploratoire sur la désinformation en santé mentale diffusée sur TikTok, sous la supervision du Dr Alexandre Hudon et de la Dre Drigissa Ilies.

Partant du constat que TikTok est devenu une plateforme incontournable auprès des adolescents et des jeunes adultes, l’étude visait à évaluer la qualité et la véracité des contenus psychoéducatifs en santé mentale destinés à ce public. À l’aide d’une grille inspirée du modèle de Brassard et al., les vidéos ont été codées selon l’intention (désinformation, mésinformation, clickbait, satire…) et l’authenticité (rumeur, propagande, encadrement biaisé, contenu basé sur des sources fiables).

Les résultats révèlent la présence significative de contenus problématiques, souvent dépourvus de sources ou amplifiant des récits stigmatisants. L’analyse qualitative des commentaires a permis de dégager cinq thèmes récurrents autour de la perception des spectateurs, soulignant les risques potentiels pour la compréhension de la santé mentale chez les jeunes.

La Dre Testart a conclu en formulant plusieurs recommandations pour améliorer la qualité des contenus en santé mentale sur les réseaux sociaux, en insistant sur le rôle clé des professionnels pour promouvoir une information fiable et nuancée sur ces plateformes largement consultées par les adolescents.

Explorer la cyberpsychopathie : présentation conjointe IUSMM–Pinel–Douglas au congrès 2025 de la CAPL

Dans le cadre d’une collaboration entre l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM), l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, le Dr Alexandre Hudon et la Dre Véronique MacDermott ont présenté une conférence sur la cyberpsychopathie lors du congrès 2025 de l’Association canadienne de psychiatrie légale (CAPL), tenu à Montréal du 4 au 7 mai.

S’appuyant sur leur récente revue intégrative publiée dans European Journal of Investigation in Health, Psychology and Education [Hudon et al., 2025], les auteurs ont proposé un cadre conceptuel novateur pour comprendre la manifestation des traits psychopathiques dans les environnements numériques.

À partir de 35 études analysées de manière rigoureuse selon un modèle biopsychosocial, six grands domaines interreliés ont été identifiés :

  • les comportements en ligne (ex. cyberintimidation, trolling, manipulation);
  • les environnements numériques (ex. anonymat, renforcement algorithmique);
  • les facteurs sociodémographiques;
  • les traits de personnalité (notamment le « Dark Tetrad » : narcissisme, psychopathie, machiavélisme, sadisme);
  • les vulnérabilités psychologiques (ex. dysrégulation émotionnelle, faible estime de soi);
  • et les motivations (ex. recherche de domination, gratification émotionnelle).

Le concept de cyberpsychopathie désigne ainsi un ensemble de comportements antisociaux et manipulateurs amplifiés par les affordances technologiques (et non une nouvelle catégorie diagnostique). Cette conceptualisation permet de mieux comprendre comment certains traits de personnalité interagissent avec les dynamiques numériques pour générer des formes émergentes de violence en ligne.

La présentation a aussi souligné l’importance, pour les cliniciens et les psychiatres légistes, de tenir compte de ces dimensions dans l’évaluation du risque et la prise en charge des comportements déviants en ligne, et d’adapter les pratiques d’intervention aux spécificités des environnements numériques.

Comprendre les décisions de la CETM : présentation au Congrès 2025 de la CAPL

Lors du congrès 2025 de l’Association canadienne de psychiatrie légale (CAPL), qui s’est tenu à Montréal du 4 au 7 mai, la Dre Patrycja Myszak (résidente en psychiatrie, PGY-2), a présenté un projet de recherche mené sous la supervision du Dr Alexandre Hudon et de la Dre Stéphanie Borduas-Pagé. Cette étude propose une analyse qualitative et descriptive des décisions rendues par la Commission d’examen des troubles mentaux (CETM) du Québec en 2023.

La CETM joue un rôle essentiel dans la gestion du suivi médico-légal des personnes déclarées non criminellement responsables pour cause de troubles mentaux (NCRMD). Dans ce contexte, l’étude vise à mieux comprendre dans quelle mesure les décisions de la Commission s’alignent sur les recommandations des équipes de soins. En analysant 1 721 jugements issus de la base de données publique SOQUIJ, l’équipe a dressé un portrait démographique et clinique de cette population, majoritairement masculine (85 %), avec un diagnostic prédominant de troubles psychotiques (75 %). L’étude souligne également la forte prévalence de troubles liés à l’usage de substances.

Fait marquant : dans 83,5 % des cas, les décisions de la CETM suivaient les recommandations cliniques. Toutefois, des divergences persistent, certaines décisions étant plus permissives ou plus restrictives que celles proposées par les équipes traitantes. L’analyse met aussi en lumière plusieurs enjeux propres au contexte québécois, tels que l’absence d’ordonnances de traitement communautaires (CTO) et des défis liés à l’observance thérapeutique. Cette recherche, encore exploratoire, ouvre la voie à des réflexions sur l’utilisation optimale des outils d’évaluation du risque et l’amélioration des pratiques en psychiatrie médico-légale.

Bienvenue sur mon site!

Je suis le Dr Alexandre Hudon, psychiatre, professeur et chercheur au CR-IUSMM et à l’Université de Montréal. À travers ce blog, je souhaite partager des réflexions, projets et découvertes autour de mes thématiques de recherche : intelligence artificielle en psychiatrie clinique, modélisation du risque de violence, innovations en pédagogie médicale et impacts du numérique sur la santé mentale. Mon objectif : contribuer à une conversation ouverte et éclairée sur l’évolution de la psychiatrie à l’ère des technologies émergentes. Bonne lecture!